Les actions mondiales ont poursuivi leur tendance haussière au quatrième trimestre, malgré une volatilité accrue et des rendements plus modestes par rapport aux gains robustes enregistrés pendant les mois d'été. Les actions canadiennes ont une fois de plus surperformé, soutenues par les solides performances des banques et des aurifères. En revanche, les gains des actions américaines ont été plus modérés, l'enthousiasme suscité par l'intelligence artificielle s'étant quelque peu atténué, les investisseurs se tournant vers des titres à valorisation plus attrayante, notamment dans le secteur de la santé. Au sein du revenu fixe, l'univers canadien a terminé le trimestre en légère baisse, les taux obligataires ayant grimpé à la suite d'une série de données sur l'emploi meilleures que prévu.
En ce qui concerne le contexte macroéconomique, l'environnement actuel est devenu particulièrement difficile à gérer pour les décideurs politiques américains. Alors que l'inflation reste obstinément supérieure à la cible en raison des droits de douane, le marché du travail s'est clairement affaibli ; la création d'emplois a ralenti et le taux de chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis 2021. Pour compliquer encore davantage la situation, le marché de l'emploi est également influencé par des forces structurelles, telles que le resserrement des politiques d'immigration, qui limite l'offre de main-d'œuvre, et l'adoption croissante de l'intelligence artificielle, qui pourrait déjà freiner la demande de travailleurs.
Dans ces conditions, les banques centrales nord-américaines ont choisi de réduire de manière proactive leur taux directeur, et la Réserve fédérale devrait procéder à deux baisses supplémentaires en 2026, afin de ramener progressivement sa politique monétaire en zone neutre. Sur le plan budgétaire, l'impact positif du One Big Beautiful Bill devrait commencer à se faire sentir de manière plus tangible en début d'année, grâce à la réduction de la charge fiscale des ménages et aux incitatifs à l'investissement des entreprises.
Pour la suite, notre scénario de base prévoit une croissance économique soutenue en 2026, favorisée par l'assouplissement monétaire et des mesures fiscales expansionnistes. Toutefois, des risques demeurent, à la baisse comme à la hausse. Du côté négatif, une détérioration supplémentaire du marché du travail s'avérerait problématique, surtout si la dynamique actuelle de « faibles embauches et faibles licenciements » évoluait vers des mises-à-pied plus importantes. Du côté positif, des gains de productivité supérieurs aux attentes grâce aux investissements dans l'intelligence artificielle pourraient soutenir la croissance économique tout en contenant les pressions inflationnistes. Cependant, avec autant de mesures accommodantes en cours, toute déception sur le front de la productivité pourrait raviver les craintes de surchauffe économique. Quoi qu'il en soit, l'incertitude politique – alimentée par les élections de mi-mandat aux États-Unis et le changement de direction à la Fed – devrait maintenir la volatilité des marchés à un niveau relativement élevé tout au long de l'année, comme ce fut le cas au dernier trimestre de 2025.
Dans ce contexte, nous avons maintenu notre position modérément favorable au risque à travers une surpondération des actions par rapport aux titres à revenu fixe. Au sein des actions, nous avons réduit notre allocation à la région EAEO et augmenté celle aux États-Unis, ces derniers bénéficiant d'un historique plus solide et de perspectives plus favorables en matière de croissance des bénéfices, qui sera un facteur clé l’an prochain. Enfin, nous restons surpondérés en actions du Canada et des marchés émergents, reflétant un fort momentum relatif, des perspectives de bénéfices positives et une composition sectorielle bien adaptée à l'environnement actuel
