
Les marchés boursiers ont débuté le deuxième trimestre en déroute, les droits de douane réciproques annoncés à la Maison-Blanche le 2 avril étant d’une ampleur telle qu’ils mettaient en péril l’économie mondiale. Heureusement, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que l’administration Trump change de cap et adopte un ton plus conciliant, entraînant une forte reprise qui éclipsa le repli initial. Ainsi, les marchés boursiers ont fini le trimestre à la hausse, avec une surperformance notable des actions canadiennes, tandis que les rendements enregistrés ailleurs dans le monde ont été modérés par une appréciation importante du huard. Par ailleurs, malgré l’incertitude accrue, l’univers à revenu fixe canadien a terminé la période avec de légères pertes, les investisseurs se questionnant sur la suite pour les taux d’intérêt.
Outre la volte-face du président face aux tarifs, le regain d’optimisme des marchés trouve aussi son origine dans la résilience soutenue de l’économie américaine; le marché de l’emploi reste sur la bonne voie, les profits des entreprises demeurent relativement bons, et l’inflation ne montre pas de signe de réaccélération jusqu’à présent. De plus, même s’il règne toujours un certain climat d’anxiété ambiante auprès des consommateurs et des entreprises, les sondages de confiance ont tranquillement commencé à s’améliorer alors que les paramètres du programme politique de la Maison-Blanche se précisent.
À ce sujet, bien que les baisses d’impôts proposées par l’administration Trump devraient commencer à stimuler légèrement l’économie à partir de la fin de l’année, le « One Big Beautiful Bill » a été une source de déception pour ceux qui espéraient un redressement de la trajectoire insoutenable de la dette fédérale américaine, expliquant en partie la sous-performance récente des obligations gouvernementales.
En somme, si l’incertitude demeure élevée, la dissipation graduelle du brouillard politique révèle tout de même une amélioration de la balance des risques par rapport au dernier trimestre. Ainsi, nous estimons que les risques de récession mondiale ont diminué au profit d’une conviction accrue envers notre scénario de base d’un ralentissement économique modeste. Par ailleurs, au-delà des ententes commerciales que les États-Unis souhaitent probablement annoncer au cours des prochains mois, il faudra également suivre de près l’évolution des orientations de la Réserve fédérale, une posture plus conciliante ne pouvant être exclue, à condition que l'inflation continue de coopérer.
Dans ce contexte, bien que le niveau de risque de notre stratégie d'allocation d'actifs demeure mesuré devant un été qui s’annonce volatil, nous avons augmenté d’un cran l’allocation en actions par rapport aux obligations à la fin du mois de mai. Au seins des actions, nous avons ajusté à la hausse l’allocation aux marchés émergents, qui est passée de sous-pondérée à neutre.