
Les marchés ont maintenu leur élan au troisième trimestre, les marchés émergents et les actions canadiennes menant la charge, ces dernières profitant de la vigueur relative des secteurs cycliques tels que la finance, l'énergie et surtout les matériaux. Au sud de la frontière, les actions américaines ont également progressé, mais les gains ont été plus modestes dans un contexte de valorisations déjà très élevées. Enfin, l’univers à revenu fixe canadien a affiché des rendements légèrement positifs, bénéficiant d'une baisse des taux obligataires en fin de période.
Au cours de l'été, les conditions macroéconomiques sont restées relativement stables, l'inflation se maintenant à près de 2 % au Canada et à un niveau légèrement supérieur, autour de 3 %, aux ÉtatsUnis. Cependant, le vent semble avoir commencé à tourner du côté du marché du travail, où des signes plus sérieux de ralentissement s’observent avec une création d'emplois moindre et un taux de chômage à son plus haut depuis 2021. Cette évolution a incité les banques centrales à réajuster leur orientation politique, la Banque du Canada et la Réserve fédérale ayant toutes deux réduit leur taux de référence en septembre et laissé entendre que davantage d’assouplissement était désormais envisageable.
Dans ce contexte, notre scénario de base anticipant une croissance économique modérée et une inflation supérieure à la cible aux États-Unis demeure largement inchangé. Si des défis demeurent, l'activité mondiale devrait être soutenue par l'amélioration des conditions financières et un contexte budgétaire et monétaire plus favorable au cours des prochains trimestres. En termes de risques clés, une détérioration plus importante du marché de l’emploi ne peut être exclue, tandis qu’une accélération de l'inflation pourrait rapidement venir remettre en question les attentes du marché quant aux baisses de taux de la Fed. Ainsi, après un été remarquablement calme, la volatilité pourrait s'accentuer au cours des prochains mois, les marchés digérant des contextes économiques et géopolitiques en constante évolution.
Dans ces conditions, nous avons maintenu notre position modérément favorable au risque via une surpondération des actions en contrepartie des obligations. Au sein des actions, nous continuons de privilégier le Canada par rapport aux États-Unis, car nous estimons que les marchés canadiens offrent une composition sectorielle plus intéressante et des valorisations moins contraignantes dans le contexte actuel. Enfin, malgré le biais favorable aux baisses de taux d’intérêt des banques centrales, les obligations risquent de continuer d’évoluer sans direction, confrontées au manque de visibilité sur la trajectoire de l’inflation et des déficits budgétaires à plus long terme.